11/29/2011
Mes yeux tout neufs
Depuis vendredi, j'ai de nouveaux yeux, grâce à la magie du laser, plus de lentilles, plus de lunettes. Je vais donc vous raconter cette merveilleuse expérience. D'abord, il faut prendre le ferry pour aller à St Martin. Comme j'étais un peu anxieuse (j'avoue, l'idée de me faire découper des morceaux de cornée m'a un poil déstabilisée), je me suis trompée de bateau et suis arrivée à Philipsburg, côté hollandais, au lieu de débarquer à Marigot. J'ai donc pris un bus, que j'ai attendu en mangeant un hotdog dominicain sur le trottoir, avec deux dames très gentilles qui m'ont donné une chaise de bureau à roulettes pour que je sois plus à mon aise pour déjeuner. Le bus, c'est assez rigolo à St Martin. Il n'y a pas d'arrêts, il faut deviner où il passe et lui faire de grands signes pour qu'il s'arrête. On ne paie pas en entrant mais en sortant, selon la distance parcourue. Parfois, il y a des voitures qui bloquent les rues. Le chauffeur s'impatiente et finit par descendre du bus. Il disparait on ne sait où. L'embouteillage se désintègre, et nous, sages passagers d'un bus sans chauffeur, nous attendons sans broncher pendant que nous bloquons à notre tour la circulation. Le chauffeur revient, et c'est reparti. Cette fois, on s'arrête parce qu'un type toque à la vitre. Il prévient le chauffeur que la police est au coin de la rue. Le chauffeur met vite sa ceinture. Effectivement, la police est au coin de la rue. On se fait arrêter. Les policiers montent, examinent les coffres à bagages, les licences, assurances et permis du chauffeur. Tout va bien, on repart. Nous arrivons à Marigot. Je demande au chauffeur s'il connait le cabinet de l'ophtalmologue. Il pense connaître. Les autres passager s'en mêlent, notamment une dame qui va chez le coiffeur (c'est assez drôle, comme indication pour le chauffeur : "chez le coiffeur à Marigot", et tout le monde dans le bus de répondre : "ah oui, le coiffeur !"). On me dépose juste devant la porte du cabinet, c'est vraiment formidable le bus à St Martin. Au cabinet, on m'examine les yeux, et comme on constate que je suis un peu tendue, on me donne une petite pilule magique qui rend tout léger, puis on on me demande de revenir dans deux heures. Je m'achète de bonnes lunettes de soleil et je vais déjeuner. Comme je suis encore un peu tendue, je mange des pommes-de-terre avec de la raclette. Je reviens au cabinet. On me met une blouse, un bonnet, des chaussons et des gouttes anesthésiantes dans les yeux. On me couche sur une table, on me découpe les yeux, on les bombarde au laser, et hop, deux minutes plus tard, c'est fini. Ca ne fais pas mal du tout. Seulement, je suis un peu impressionable, et toutes ces choses qui s'approchaient de mes yeux (et cette odeur de corne brulée…) m'ont un peu tourneboulée. Je ne me sens pas très bien, je m'allonge sur un canapé et je regrette très fort la raclette. Je dors un peu et une heure après, ça va beaucoup mieux. Seulement, mes yeux ont eu un peu peur eux aussi, et ils ne veulent plus s'ouvrir. Il faudra attendre encore deux heures pour qu'ils reprennent courage. Je prends un taxi pour retourner à Philipsburg, et là, je bénis le ciel de m'être trompée de ferry, et d'être bien installée dans une voiture climatisée au lieu d'attendre dans un café en plein soleil à Marigot. Je reprend le bateau, et quand j'arrive à St Barth, une heure plus tard, Ô miracle, j'y vois déjà parfaitement. C'est fou.
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4 commentaires:
Magnifique,Petite Soeur!
Comme ça doit te changer la vie!
Bigre,cette histoire de raclette avant opération me rapelle mon premier accouchement.Morgan m'avait invitée à la crèperie juste avant.Comme je l'ai regrettée cette crèpe!Elle a finit sur le sol de la salle d'accouchement...
Et oui, la gourmandise est un défaut génétique.
Tu passes directement du flocon à l'aiglon mangeur de raclette, c'est trop classe ;p
Servir une raclette en plein midi, par 30° à l'ombre, n'est ce pas un peu de la provocation?
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